Par Nathalie Lacroix
Immobilier

Article de Leïla Jolin-Dahel dans Le Devoir du 23 mars 2024…

Quand vient le temps d’acheter ou de vendre une propriété, comment bien choisir le courtier immobilier qui s’assurera d’accompagner ses clients dans l’une des transactions les plus importantes d’une vie ? Plusieurs critères doivent être pris en compte afin de trouver le professionnel qui convient.

Puits artésiens contaminés, fosses septiques non conformes, champignons, pyrite, ocre ferreuse, zones inondables, terrains pollués… « Il y a beaucoup plus de risques en lien avec une transaction immobilière aujourd’hui qu’il n’y en avait il y a 10, 15 ou 20 ans. Et ce, principalement parce qu’on a découvert beaucoup de vices qui peuvent affecter une résidence », explique Marc Lacasse, courtier immobilier et président du conseil d’administration de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec (APCIQ). Le rôle d’un agent immobilier est d’abord et avant tout de diminuer ces risques, résume-t-il.

Un simple propriétaire ne possède pas non plus les connaissances nécessaires afin de pouvoir donner l’heure juste en fonction des dangers, ajoute de son côté Yvon Rudolphe, chargé de cours en immobilier à l’École des sciences de la gestion (ESG) de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Un courtier agira donc à titre d’intermédiaire afin de bien protéger son client tout en respectant les obligations prescrites en vertu de la Loi sur le courtage immobilier, complète Louis Beauchamp, vice-président aux communications à l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ).

Quels critères pour faire son choix ?

Face à la panoplie d’enseignes et de courtiers, comment prendre une décision ? « Ce n’est pas l’enseigne qui compte, c’est toujours le courtier », résume M. Rudolphe. Celui qui est également évaluateur agréé estime qu’il est crucial d’établir un lien de confiance avec la personne dont on retiendra les services.

Les trois experts s’entendent pour dire que le bouche-à-oreille et les références de la part de quelqu’un de son entourage restent encore le meilleur moyen de trouver son agent. M. Lacasse préconise de mener ensuite quelques recherches sur le Web, notamment en consultant le profil LinkedIn du courtier. Il est également possible de se rendre sur le site Web de l’OACIQ, afin de vérifier que la personne recommandée dispose d’un permis en règle et qu’elle n’a pas fait l’objet d’avis ou de mentions disciplinaires.

Le président du CA de l’APCIQ ajoute qu’il est crucial de poser certaines questions à son courtier, à savoir sa disponibilité et ses méthodes de communication. « Et comment va-t-on travailler ensemble lorsque je vais voir une propriété qui m’intéresse ? Comment ça va se passer durant la visite ? Quel genre d’accompagnement vas-tu me donner ? Si je veux faire une promesse d’achat, comment va-t-on établir le juste prix à proposer pour cette propriété ? Ce sont des questions à poser en amont jusqu’au moment où vous vous rendez chez le notaire », énumère-t-il.

Certains acheteurs auraient aussi avantage à opter pour un courtier qui connaît le quartier où ils désirent emménager, croit de son côté M. Rudolphe. « Une personne qui est vraiment omniprésente dans le secteur, c’est déjà à la base quelqu’un de plus apte à nous donner une certaine idée des environs », fait-il valoir.

Et pour les vendeurs ?

À l’instar des acheteurs, les vendeurs gagnent également à clarifier certains paramètres avant de confier la vente de leur résidence à un courtier. « Vous pouvez magasiner parce qu’il y a beaucoup de concurrence dans le domaine », suggère M. Beauchamp.

De son côté, M. Lacasse conseille aux vendeurs de s’informer sur l’offre de services, comme la publicité pour afficher la propriété et le taux de rétribution. « Il y a autant de modèles d’affaires qu’il y a de courtiers. Quand vous allez poser vos questions, naturellement, vous allez vous faire une tête sur le niveau de confiance que vous accordez à cette personne », ajoute-t-il.

À ceux qui seraient tentés de s’occuper eux-mêmes de la vente, M. Rudolphe donne un avertissement : « Lorsque les gens vendaient par eux-mêmes, je leur demandais : sous quel prétexte laissez-vous entrer des inconnus ? On peut facilement geler une propriété [avec une promesse d’achat] et par la suite faire perdre des propositions et des offres au propriétaire. Il existe plein de moyens pour entraver une transaction », met-il en garde.

Des recours possibles

Les agissements de certains courtiers ont fait les manchettes au cours des derniers mois, minant ainsi la confiance du public envers la profession. En janvier, le comité de discipline de l’OACIQ a déclaré deux courtiers coupables d’avoir eu recours à de fausses offres d’achat dans le but de stimuler la surenchère sur des propriétés et d’augmenter le montant de leur commission. D’autres ont été pointés du doigt dans les médias pour avoir réalisé des transactions frauduleuses ou s’être placés en conflit d’intérêts. « On ne peut pas à la fois représenter les intérêts d’un acheteur et d’un vendeur, pour des raisons évidentes », rappelle M. Beauchamp.

Il souligne néanmoins que « la très vaste majorité, pour ne pas dire la presque totalité, des courtiers immobiliers exercent un travail honnête et professionnel ». L’année dernière, 77 841 transactions immobilières résidentielles ont été conclues au Québec. Seulement 2 % d’entre elles ont fait l’objet de demandes d’assistance du public avec, finalement, 69 plaintes disciplinaires déposées, selon les données de l’OACIQ.

« Il y a malheureusement quelques cas de courtiers qui ont été imprudents ou qui ont vraiment dérogé aux règles. Et, naturellement, on n’est pas d’accord avec ça. Cela affecte toute notre profession », se désole M. Lacasse. Il rappelle que ceux et celles qui ont des doutes peuvent se tourner vers l’OACIQ lorsqu’ils remettent en question le travail de leur courtier.

Le président du CA de l’APCIQ précise qu’il n’est pas dans l’intérêt d’un courtier d’aller contre ceux de son client. « On veut faire cette transaction, que vous transmettiez ensuite nos coordonnées à vos proches et que vous pensiez à moi quand vous allez acheter une résidence secondaire. La majorité d’entre nous recherchent une chose, c’est d’être votre courtier à vie. »

Pour lire l’article intégral, cliquez ici

Autres articles pouvant vous intéresser
Faire affaire avec un courtier immobilier ou pas?
Immobilier
Faire affaire avec un courtier immobilier ou pas?
7 mai 2024

Un article paru le 5 avril 2024 dans le journal virtuel LesAffaires.com révèle 2 opinions sur la question. Celle d’une courtière immobilière, Esther Lacroix, et celle de Sérafin, une intelligence artificielle spécialisée en finances personnelles québécoises. Voici l’article en question… Réponse d’Esther Lacroix, courtière immobilière Oh, que oui! Faire affaire avec un courtier immobilier offre

Comment bien choisir son courtier immobilier
Immobilier
Comment bien choisir son courtier immobilier
26 mars 2024

Article de Leïla Jolin-Dahel dans Le Devoir du 23 mars 2024… Quand vient le temps d’acheter ou de vendre une propriété, comment bien choisir le courtier immobilier qui s’assurera d’accompagner ses clients dans l’une des transactions les plus importantes d’une vie ? Plusieurs critères doivent être pris en compte afin de trouver le professionnel qui convient.

« On a compris la valeur de notre temps »
EntrevueImmobilier
« On a compris la valeur de notre temps »
31 juillet 2023

Article de Isabelle Dubé, journaliste, LaPresse. Pour lire l’article intégral, cliquez ici. D’un point de vue économique, 2023 s’annonce comme la première année « normale » – sans confinement notamment – depuis 2019. Quatre ans plus tard, quelle est la nouvelle normale ? Nos journalistes se penchent sur cette question, sous différents angles. Cette semaine : le marché immobilier. Le