Par MARC LACASSE
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Ce texte est la transcription d’une entrevue donnée par Marc Lacasse, courtier immobilier chez RE/MAX, au Canal Argent, portant sur les critères à considérer pour bien choisir son notaire.

Animatrice : Bienvenue à Question d’argent. Choisir son notaire est une étape importante dans une transaction immobilière. Récemment, certains notaires se sont lancés dans une guerre de prix. Est-ce que le moins cher ou le plus cher peut garantir une transaction sans souci ? Avec nous, Marc Lacasse, courtier chez RE/MAX et Monsieur Cyr, notaire chez Beauchamp Cyr. Parlons de cette guerre de prix chez les notaires. Pourtant, le marché immobilier est en pleine effervescence, surtout à cette période de l’année.

Marc Lacasse : Effectivement, l’année 2015, bien qu’on avait prévu une légère augmentation au Québec, ainsi que dans la région de Montréal, l’augmentation va au-delà de nos attentes, autant au niveau du nombre de transactions que des prix. Alors, lorsque nous avons commencé à recevoir des courriels de sollicitation de notaire en lien avec une guerre de prix qui s’annonçait, on se posait des questions.

Animatrice : Exactement, si la demande est forte, on pourrait s’attendre à ce que le prix soit plus élevé. Qu’est-ce qui explique la baisse de prix?

Monsieur Cyr : C’est plutôt difficile à expliquer. Effectivement, le marché se porte toujours bien. Peut-être que la baisse de prix est liée à l’afflux de nouveaux notaires sur le marché ou peut-être par la crainte d’avoir moins de transactions ce printemps.

Animatrice : Est-ce que parfois certains groupes de notaires visent à casser le marché, donc à imposer un prix à la baisse pour aller s’accaparer une bonne part des transactions?

Monsieur Cyr : Je ne crois pas. Les baisses de prix sont souvent effectuées par des notaires ayant une pratique seule ou à 2. Les grands bureaux avec du personnel en place pour le retour d’appel, le contact avec le client, le déroulement de la transaction, tant en amont qu’à la fin de la signature, peuvent difficilement embarquer dans une guerre de prix, Par contre, ça entraîne une spirale vers le bas et ça finit par entraîner un peu tout le monde. Je pense que dans quelques mois, sinon quelques années, ces notaires vont réaliser qu’ils ne pourront pas maintenir une pratique sérieuse avec ces tarifs-là.

Animatrice : On peut en profiter pour donner des conseils aux gens qui s’apprêtent à choisir un notaire. Dans certains cas, le choix de notaire nous est imposé, mais habituellement, c’est au choix de l’acheteur.

Marc Lacasse : Oui, dans la grande majorité des cas, l’acheteur choisit le notaire. Nous conseillons à notre client de transiger avec quelqu’un qu’il connaît déjà, en qui il a confiance. S’il ne connaît pas de notaire, on va lui en référer un. Comme on fait une multitude de transactions, on est en mesure d’identifier que, quand une transaction va mal, c’est souvent avec un notaire à rabais que le client ne connaît pas. Parfois, il y a des délais dans la transaction, il arrive des pépins. De plus, on propose souvent au client de choisir avec un notaire local.

Animatrice : Est-ce que ça fait une différence ? Pourtant, les règles sont les mêmes partout.

Monsieur Cyr : Oui, les règles sont les mêmes partout. Par contre, il peut y avoir, avec un notaire de proximité, un niveau de connaissance important dans une transaction. Par exemple, je pratique dans la région montréalaise, mais principalement sur la Rive-Nord à Laval. Des cas de servitude où on doit faire affaire aux autorités de Laval ou Hydro Québec, j’en vois souvent. Je connais mon marché et, ces intervenants, je les connais depuis 20 ans. Ça peut faciliter le processus. Malheureusement, le notaire à rabais est là pour une transaction très stéréotypée, une vente classique sans aucune anicroche. Il ne faut pas qu’il y ait un vice de titre, ne serait-ce qu’il soit mineur, ou une assurance titre à prendre. Il va être dépassé. D’ailleurs ces dernières années, on reçoit à la mi-mai ou début juin des appels de client nous demandant de prendre leur dossier, parce qu’il n’ont aucun retour d’appel. Souvent, avec les notaires à rabais, la relation, le contact est inexistant. Tout se fait de façon virtuelle.

Animatrice : Monsieur Lacasse, habituellement quand vos clients vous demandent combien payer pour un notaire, quelle est votre repose ?

Marc Lacasse : Je réponds en moyenne entre 1000 à 1200 $ pour la transaction. En dessous de 1000 $, c’est là que souvent les notaires à rabais vont se situer. C’est à ce montant qu’on n’obtient pas nécessairement la même qualité de service. 

Animatrice : Après une transaction qui a sûrement été coûteuse pour l’acheteur, il souhaite économiser. On peut comprendre qu’on cherche à réduire de quelques centaines de dollars les frais d’une transaction.

Marc Lacasse : Oui, mais c’est un 200 $ bien investi. Quand la transaction commence à mal tourner, c’est là qu’on veut un bon notaire.

Animatrice : Est-ce qu’en période très achalandée, comme au printemps, les prix des notaires peuvent monter ?

Monsieur Cyr : C’est un marché qui est complètement fou. Vers la mi-juin, parfois on va augmenter les prix, en période très achalandée. À cette période de l’année, souvent, le client est dépendant, il a vraiment besoin de nous. Souvent, il va nous rappeler même après avoir fait quelques appels chez notaire rabais.com ou quelques autres sites de la sorte. En tant que notaire d’expérience, nous sommes entourés d’une bonne équipe qui pourra être en mesure de livrer la prestation. Par contre, les miracles n’existent pas, mais je suis en mesure de limiter ou de mitiger les dégâts. Il faut comprendre que les notaires, qu’ils soient à rabais ou à plein prix, ont la même obligation de résultat. Du début jusqu’à la signature de la transaction, il y a tellement d’interventions qui doivent être faites : la validation de certificats de localisation, les intervenants à appeler, etc. On ne peut pas faire tout cela de façon virtuelle. 

Moi, je me méfierais toujours quand un prix est trop bas. Si on prend, par exemple, une automobile. La même voiture chez 3 vendeurs différents, on peut s’attendre à une certaine variation : un prix de base, un peu plus cher, un peu moins. Ça, c’est normal. On est dans une fourchette raisonnable. Mais quand le prix est vraiment très bas, trop bas, ça m’apparaît comme une différence significative. 

Je dis souvent aux gens : appelez 3 notaires différents. Le prix peut varier, de 10 à 15 %, selon s’il débute, s’il est plus agressif, selon ses infrastructures… c’est normal. Quelqu’un qui commence n’a pas la même structure que moi, par exemple. Mais si vous voyez une différence de l’ordre de 25 à 50 %, là, honnêtement, moi je me poserais des questions. Pour quelque chose d’aussi important, je pense que ça vaut la peine d’y réfléchir 2 fois.

Par contre, la meilleure carte de visite reste selon moi la référence. Le courtier avec qui vous travaillez, les institutions bancaires avec lesquelles vous avez une bonne relation. Faites-leur confiance. Ça, c’est précieux.

Animatrice : Et est-ce qu’il y a des indices qu’on peut nous donner pour avoir un peu de pouvoir lorsqu’on se retrouve chez le notaire ? Comment percevoir quelque chose qui ne nous convient pas, comment on peut voir si la personne ne fera pas un travail de qualité ?

Marc Lacasse : Si vous travaillez avec quelqu’un qui ne vous a pas été référé, vous allez déjà avoir des indices dès le premier appel. Le délai de retour, la boîte vocale pleine… ce sont des petits signes qui ne mentent pas. Monsieur Cyr parlait tantôt du virtuel. Il y a des bureaux de notaires aujourd’hui où vous entrez, il n’y a pas de réceptionniste. On annonce simplement « Rendez-vous à la salle 3 » sur la porte. Il n’y a pas de relation, pas de contact humain.

Et pourtant, nous, les courtiers, on insiste beaucoup là-dessus. La relation avec le notaire, c’est important. Pourquoi ? Parce que c’est nous qui allons lui transférer tous les documents liés à la transaction, et s’il y a un problème, c’est d’abord à nous qu’il va revenir. Ensuite, on travaille de concert avec le notaire pour retourner voir notre client et faire les ajustements nécessaires. Par exemple, si un certificat de localisation doit être mis à jour, ou s’il faut envisager une assurance titre. Cette collaboration-là, elle fait une vraie différence.

Animatrice : Plus tôt on a parlé de certains cas où le choix du notaire est imposé par le vendeur. Comment s’explique cette situation-là ?

Marc Lacasse : Ça peut arriver dans la construction neuve ou aussi quand un vendeur demande de faire assumer son hypothèque.

Monsieur Cyr : Exactement. Lors de l’assumation d’hypothèque, où le vendeur va aller en balance de prix de vente, à savoir que l’acheteur n’a pas suffisamment d’argent, le vendeur est prêt à rester là en hypothèque de deuxième rang, le vendeur va avoir une protection il va imposer son notaire il a le choix de le faire.

Animatrice : Peut-on résumer en 3 ou 4 points le rôle du notaire ?

Monsieur Cyr : Confiance, faire disparaître toute difficulté et faire en sorte que ce soit une transaction positive et heureuse pour toutes les parties.

Animatrice : Merci de votre présence.

L’équipe Marc et Sophie (Marc Lacasse et Sophie Gérin-Lajoie) est spécialisée dans les transactions immobilières résidentielles à Laval (Sainte-Rose, Sainte-Dorothée, Laval-sur-le-Lac, Fabreville, Chomedey, Auteuil, Vimont, Duvernay, Laval-des-Rapides, etc.), sur la Rive-Nord de Montréal (Rosemère, Sainte-Thérèse, Blainville, Boisbriand, Saint-Eustache, etc.) et dans les Basses-Laurentides (Saint-Jérôme, Saint-Sauveur, Sainte-Adèle, Morin-Heights, Piedmont, etc.). Marc et Sophie travaillent aussi en collaboration avec plusieurs courtiers immobiliers, dont l’équipe Lacasse-Shapcott (Valérie Lacasse et Kyle Shapcott) à Montréal, et plusieurs partenaires d’affaires, dont L’Avenue créative (Frédéric Lacasse), pour la production de contenu (photo, vidéo, texte et publications) dans leurs médias sociaux (Facebook, Instagram, LinkedIn, YouTube, etc.)

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